Francisque Michel

Cet habitué du Salon de Charles Nodier à l'Arsenal fut un infatigable fouilleur d'archives et a publié de très nombreux manuscrits du Moyen Age. C'est à lui qu'on doit la redécouverte capitale de la Chanson de Roland. Professeur de littérature étrangère à la faculté de Bordeaux à partir de 1839, il n'a cessé de voyager, au détriment de son enseignement, pour explorer les bibliothèques de France, de Grande-Bretagne, d'Espagne et d'ailleurs. Sa carrière très mouvementée lui a valu de nombreuses mésaventures avec sa hiérarchie ou ses collègues, d'autant plus qu'il souffrait d'un orgueil disproportionné, et sa curiosité universelle a été la cause d'incidents pittoresques dans sa vie ; mais beaucoup d'érudits modernes ont reconnu les services inestimables qu'il a rendus à la science en faisant découvrir des textes d'un grand intérêt historique ou littéraire. C'est l'un des acteurs principaux de ce qu'on appelé la Renaissance médiévale. Parmi ses ouvrages historiques de la maturité, je citerai seulement son Histoire des races maudites de la France et de l'Espagne (1847) et ses études de philologie comparée sur l'Argot (1856). Ce n'est pas un fou littéraire, mais il y a dans sa personnalité une telle singularité, un tel goût pathologique pour l'écrit que cela pourrait se rapprocher du domaine de la littérature excentrique du XIXe siècle. La Bibliothèque de Joinville possède deux ouvrages de Francisque Michel : l'édition des Mémoires de Joinville (éditions 1858 et 1871) et le livre La Grande Bohême, histoire des royaumes d'Argot et de Thunes...(hôtelleries et cabarets) en collaboration avec Edouard Fournier.

 

Didier Barrière

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